Évacuation vs entrée d’air: trouver un équilibre

Maintenant que nous avons passé en revue les exigences du code ainsi que les principes de base d’une bonne ventilation d’entretoit, concentrons-nous sur les meilleures façons de les appliquer pour éviter d’avoir des systèmes défaillants.

Commençons par appliquer le ratio de ventilation recommandé par le Code national du bâtiment du Canada. Très souvent, lorsque certains propriétaires ou entrepreneurs ont des problèmes de condensation ou de moisissure dans leur entretoit, la première impression qu’ils auront sera de supposer que le grenier manque d’évacuation. Très rarement ont-ils le réflexe de s’attaquer à l’état de l’entrée d’air frais du système avant de penser à l’évacuation. Pourtant, cette vérification peut être effectuée rapidement et facilement:

1. La première étape consiste à calculer la superficie totale de ventilation à apporter à la toiture à l’aide des exigences du CNB. Par conséquent, nous voudrons appliquer le ratio de 1/300 à la superficie totale de plafond isolé donnant dans l’entretoit. Par exemple, disons que nous examinons une maison de 1200 pi2 ayant des problèmes de condensation et que nous voulons vérifier notre système de ventilation actuel. Si l’on calcule la superficie de ventilation totale, le résultat nous donnera 4ft2 (1200ft2 ÷ 300 = 4ft2) de surface de ventilation.
2. La deuxième étape consiste à envisager l’état neutre du système (système balancé) entre l’entrée d’air frais et l’évacuation. Comme mentionné ci-dessus, un système équilibré doit avoir au minimum 50% de la surface totale de ventilation appliquée en entrée d’air frais et l’autre 50% en évacuation. Dans le cas de notre exemple, cela signifierait que nous devrions appliquer 2pi2 de surface d’aire nette libre (ANL) en entrée d’air frais et en évacuation. De plus, avoir un ratio air frais / évacuation plus élevé tel que 60/40 est un atout si cela est possible.
3. La troisième étape consiste à vérifier (ou à concevoir dans le cas d’une nouvelle construction) notre système. La partie d’évacuation du système est facile à vérifier, il suffit de déterminer la superficie d’ANL du produit installé sur le toit et de multiplier cette superficie par le nombre d’unités installés. Dans le cas de notre exemple, avoir 2 unités du modèle 301-12 de Ventilation Maximum (les deux ayant 1pi2 d’ANL chacun) indiquera une quantité d’évacuation suffisante dans le système. L’évacuation étant vérifiée, déplaçons notre attention vers l’entrée d’air frais. La vérification de l’entrée d’air frais nécessite les étapes suivantes :
   
   1. Tout d’abord, estimez grossièrement la surface totale des soffites ventilés présentement installés sur la maison. Pour en revenir à notre exemple, disons que notre maison contient l’installation de soffites ventilés en rebord de toit sur une toiture à 2 pentes. La longueur du soffite sur la maison est équivalente à 35 pieds et la profondeur est équivalente à 1 pied. Par conséquent, la surface totale du soffite est de 35 pieds x 1 pied = 35 pi2 seulement pour un côté, donc la surface totale est de 70 pi2 pour les deux côtés.
   2. La deuxième étape consiste à calculer la superficie d’aire nette libre du soffite. Habituellement, cette étape nous oblige à savoir l’efficacité spécifique du soffite installé, mais si cette information ne vous est pas disponible, utilisez simplement l’efficacité standard du marché de 3%. Pour en revenir à notre exemple, nous appliquerons une efficacité de 3% à la surface totale de 70ft2, ce qui nous donnera 2.1ft2 ANL (70pi2 x 3% = 2.1pi2). Par conséquent, cela confirmerait que nous avons la quantité minimale d’aire nette libre en entrées d’air frais pour subvenir à un système balancé tel que calculé plus tôt.
4. Une fois que nous avons vérifié les superficies d’ANL de notre système de ventilation d’entretoit et que nous avons conclu que le système est conforme aux normes, l’étape suivante consiste à vérifier si l’entretoit contient suffisamment d’espace libre pour permettre un bon mouvement de l’air. Cette étape est souvent un peu plus difficile à vérifier, car nous devrons inspecter visuellement l’espace libre permettant à l’air de se déplacer des soffites vers l’entretoit. Par la suite, nous vérifierons également l’espace libre entre le pontage et l’isolant dans la structure du toit afin que celle-ci permette également une ventilation adéquate. La norme actuelle du CNB parle d’un espace libre ayant au minimum 2 po de hauteur. Notre expérience chez Ventilation Maximum nous démontre que 2 po n’est pas suffisant considérant les possibles obstructions crées par l’installation d’isolation ou par la structure de toit pouvant entraver la circulation de l’air. Ventilation Maximum recommande d’avoir un espace minimum de 4 po de haut pour permettre une bonne ventilation dans l’entretoit. De plus, afin de s’assurer du bon mouvement d’air du système entre les soffites et l’entretoit, il est important de vérifier que les soffites ne soient pas bloqués par de l’isolant ou que la structure actuelle du toit ne vient pas causer obstruction au passage de l’air.

Une fois que la vérification du système est terminée et que le problème n’a toujours pas été identifié, la dernière étape consiste à vérifier que les ventilateurs d’évacuation et les sources d’entrée d’air frais soient installées de façon uniforme sur la toiture. Souvent, les toits ayant de possibles zones mortes sans mouvement d’air peuvent causer ou être sujets à des problèmes de condensation. Si tel est le cas, des modifications locales à cette section de toiture spécifique seront nécessaires pour améliorer le débit d’air.

Enfin, dans la plupart des situations de toiture inclinée, le concept d’avoir suffisamment d’espace d’air libre pour qu’un bon mouvement d’air ce produise n’est généralement pas préoccupant parce que l’espace moyen du grenier contient suffisamment de hauteur pour qu’une personne moyenne y être debout. Cependant, il y a des exceptions à surveiller sur certains types de toits où un éventuel et/ou un manque d’espace d’air libre pouvait se produire: toits à faible pente (pentes allant de 4/12 à 2/12), toiture cathédrale et une section à lucarne dans une toiture inclinée standard.